Chicago hebdo Recul des prix agricoles dans le sillage des Bourses

« Les inquiétudes entourant la Grèce et la zone euro continuent à dominer le moral du marché agricole », a résumé Barclays Capital, soulignant que « le sommet de l'UE avait donné peu de réponses réelles à la crise de la dette ». Réunis à Bruxelles mercredi soir pour une rencontre informelle, les dirigeants de l'Union européenne ont envoyé aux yeux des marchés un message de division, le président français, François Hollande, s'opposant notamment à la chancelière allemande, Angela Merkel, sur la question des euro-obligations. Les participants se sont néanmoins entendus pour réaffirmer leur soutien à l'adhésion de la Grèce à l'euro aussi longtemps qu'Athènes maintiendra ses engagements de réformes structurelles. En attendant de connaître le futur, européen ou non, de la Grèce, les Bourses ont reculé et connu une extrême volatilité.

Les matières premières secouées par les inquiétudes pour l'économie mondiale

Dans ce contexte, peu d'investisseurs ont voulu prendre de risques face à la « faiblesse » générale, a expliqué Frank Cholly, de Rjo Futures: « les matières premières ont été secouées cette semaine par les inquiétudes pour l'économie mondiale ». Le blé a limité ses pertes grâce au risque de voir « une baisse des rendements avec le temps sec aux Etats-Unis et en Russie », a écrit Barclays.

Le maïs avait de son côté débuté la semaine dernière en hausse, soutenu par « des réserves toujours restreintes et la crainte que le temps chaud aux Etats-Unis n'affecte les jeunes cultures », ont ajouté les experts de la banque britannique. Mais de nouvelles prévisions météo ont inversé la tendance. Des pluies sont désormais attendues dans le centre et le sud des Etats-Unis au cours des sept prochains jours. En particulier, la zone productrice de maïs, la Corn Belt, devrait être sous les averses lundi et mardi, tandis que les températures s'inscriront dans les normales saisonnières, voire en-deçà. Une telle météo est favorable à une « amélioration » des cultures, avec de bons rendements, ce qui pèse sur les prix, a expliqué Franck Cholly.

Recul des ventes de maïs

Les cours du maïs ont en outre été pénalisés par le relevé hebdomadaire du département américain de l'Agriculture (Usda): les ventes de maïs ont reculé au cours de la semaine achevée le 17 mai à 482.000 tonnes, contre 525.700 tonnes la semaine précédente. A l'inverse, celles de blé et de soja ont augmenté. Les Etats-Unis sont les premiers producteurs mondiaux de soja et de maïs et les premiers exportateurs de blé.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet a fini vendredi à 5,7850 dollars contre 6,3550 dollars la semaine précédente à la clôture, en recul de 9,0 %.
Le boisseau de blé à même échéance a terminé à 6,8000 dollars contre 6,9525 dollars vendredi dernier (-2,2 %).
Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en juillet a clôturé à 13,8200 dollars contre 14,05 dollars une semaine plus tôt, soit une baisse hebdomadaire de 1,6 %.